La Bête à sept têtes a été élu Coup de coeur de l'Académie Charles Cros.

On raconte qu’autrefois

Sur un petit bout de terre

Par un hiver des plus froids

S’arrêta net la rivière (…)

C’est en créant un lien entre l’imaginaire fantastique de ce conte et la musique jouée que nous pouvons décliner une grande diversité de pièces musicales, où l’étrangeté de l’histoire est envisagée comme la trame de nos matières sonores, permettant d’intégrer des esthétiques variées et singulières : jazz, musique improvisée, chansons, mélodies traditionnelles, etc. Ces propositions musicales s’articulent autour d’un corps (notre orchestre) comme autant de têtes, ou de visages, comme autant d’excroissances d’une entité fantastique…

La Bête à sept têtes » c’est le désir de provoquer une écoute inattendue et surprenante. Nous avons envie de questionner la dimension collective de nos richesses culturelles, en mêlant conjointement nos ressources musicales, intimes ou populaires. Trois musiciens, trois façons d’aborder l’improvisation au carrefour de l’écriture et de l’oralité. Avant de devenir un style (trop ?) défini, le jazz a naturellement emprunté aux musiques populaires pour leurs vertus intrinsèques de libertés et de re-créations permanentes. Les musiques traditionnelles, d’où qu’elles proviennent, sont le terreau fertile et toujours en mouvement de notre appétit sonore insatiable. Le choix de l’orchestration (violon, trombone, clarinette basse) permet cette jonction stylistique empreinte de fluidité acoustique : Clément Gibert et Olivier Bost sont complices au sein de l’ARFI de multiples aventures musicales improvisées, quant au chant et au violon de Clémence Cognet, c’est une invitation évidente à une approche quasi intuitive de la mélodie. Si l’improvisation est le socle principal de l’édifice commun, un goût affirmé pour les répertoires oraux et leur lyrisme implacable permettent de raconter les paysages, les gens et leurs chemins.

Un vieux grand-père expliqua

Qu’il s’était déjà produit

Jadis dans le même cas

Le même sort qu’aujourd’hui…