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J-C Sarrasin
Ce matronyme n'est pas seulement une source infinie de contrepets, c'est aussi le nom de la chanteuse de l'ARFI. Telle une machine ahurie s'extirpant d'un agenda surchargé, elle avance avec méthode et persévérance dans ce milieu hostile et prétentieux que peut être un collectif de jazz - loin du tendre et délicat milieu punk lyonnais dont elle est issue.
Dans l'incapacité de passer inaperçue (il y a des gens comme ça), lassée d'être visible comme son nez au milieu de sa figure, elle a choisi l'art du camouflage vocal et du tatouage auditif pour épouser toutes les sonorités environnantes.
Caméléon et polymorphe, façonnée par l’expérience impersonnelle et quasi mystique du chant en chorale, c'est dans sa voix qu'elle fait corps avec l'instrument, qu'il soit à corde, à peau, à vent ou à poil. Ouvrière infatigable, cultivant l'anonymat dans la collectivité pour mieux laisser sourdre sa marque artistique, complice de nombreuses créations théâtrales, elle n'hésite pas à manier la plume pour parachever en littérature ses explorations musicales.
Quand elle n'est pas cachée sous une bâche, une basse ou dans le Livradois-Forez, on peut la voir et l'entendre dans de nombreux spectacles du Groupe Fantômas (Faillir être flingué, La Centrale en Chaleur, Merlin), le Grand Sbam Orchestre et le fameux duo au nom équivoque Brice et sa pute.
Avec l'ARFI, on l'écoute dans La Marmite Infernale et La nuit des morts-vivants. Elle a également participé à l'aventure des Plutériens.